Écrire en espagnol: l’accentuation.
Je ne vous apprends rien si je dis qu’en français, il y a plusieurs accents (grave `, l’aigu ‘, circonflexe ^) et que ces accents ont le pouvoir de changer la prononciation d’un mot ou son sens.
Si j’écris par exemple le mot évènement sans l’accentuer, il sera incompréhensible. De même, il y a une différence de sens entre ou et où: le premier est une conjonction de coordination que l’on peut remplacer par la formule ou bien et qui indique donc un choix. Le second peut être remplacé par le mot ici et signale un lieu.
Ce système très complexe est un véritable casse-tête pour toute personne étrangère apprenant le français mais c’est une étape indispensable pour comprendre comment se prononce la langue.
Pour l’espagnol, c’est pareil mais en plus simple! Comprendre à quoi sert l’accent espagnol (eh oui, bonne nouvelle, il n’y en a qu’un !) et où il se place vous permettra de parler cette langue comme un/ une véritable hispanophone, ce qui est le but de ce site!
Alors certes, c’est un cours assez technique, pas forcément des plus attrayants mais pas de panique, nous allons y aller étape par étape, comme lorsqu’on apprend à marcher!
Prêt/ Prête? Allez, c’est parti! ¡Vamos!
I. Généralités
Commençons par le commencement: en espagnol, il n’y a qu’un seul sens pour l’accent qui s’écrit toujours comme l’accent aigu français, c’est-à-dire (é).
Comme en français, cet accent ne peut être posé que sur la voyelle d’une syllabe. Jusque là, tout va bien!
Là où les choses se corsent un peu, c’est au niveau des valeurs, des fonctions de cet accent. On en distingue deux:
-la valeur « tonique »
-la valeur « grammaticale »
Commençons par l’accent le plus important, celui qui détermine la prononciation espagnole:
A. L’accent tonique
Cet accent sert à insister sur une syllabe en particulier quand on prononce un mot.
C’est un accent rythmique qui n’a pas d’équivalent en français, d’où le fait qu’il est un peu difficile à comprendre pour un non-hispanophone. Difficile mais loin d’être impossible!
Comme j’aime bien faire des comparaisons pour expliquer des aspects techniques un peu ennuyeux, je vais vous demander d’imaginer que votre phrase en espagnol est un air de musique. C’est bon, vous visualisez? Et bien l’accent tonique correspond aux coups de batterie qui donnent le rythme de cet air! Vous comprenez mieux maintenant l’importance et le rôle de cet accent: il rythme le mot et complète la musicalité de la phrase. Sans lui, votre phrase est plate, monocorde, ennuyeuse. Or l’espagnol est tout sauf plat, monocorde ou ennuyeux!
Notez que cet accent tonique ne s’écrit pas, sauf quand sa place est inhabituelle, c’est-à-dire quand elle n’obéit pas à l’une des deux règles expliquées dans la deuxième partie de cette leçon.
B. L’accent grammatical
C’est l’autre accent important en espagnol.
Contrairement à l’accent tonique, il ne modifie pas le rythme de la prononciation du mot. C’est un accent silencieux posé sur la syllabe tonique normale.
On ne le remarque donc qu’à la lecture car il sert à distinguer deux mots qui se prononcent pareil mais ont une fonction grammaticale différente, comme le ou / où français par exemple.
C. Résumons!
Voilà ce que vous devez avoir retenu et compris après lecture de cette première partie:
-l’accent tonique est essentiel pour la prononciation des mots car il marque leur rythme: c’est la batterie de la phrase.
-l’accent grammatical est capital à l’écrit pour distinguer les homonymes espagnols, c’est-à-dire les mots se prononçant de la même façon mais n’ayant pas du tout le même sens. On retrouve cette même fonction en français.
Et voilà, première étape effectuée! Ça va? On continue?
II. Les règles de l’accentuation tonique.
Nous venons de voir quels sont les rôles de l’accent en espagnol: l’étape suivante consiste à placer cet accent correctement!
Sachez qu’il n’y a que deux positions possibles pour l’accent tonique en espagnol: la dernière ou l’avant-dernière syllabe.
Voici les deux règles d’accentuation auxquelles la plupart des mots espagnols obéissent.
A. Lorsque le mot se termine par une voyelle (A, E, I, O, U, Y) ou par les consonnes N et S.
Vous insisterez sur l’avant-dernière syllabe du mot.
Exemple: francesa (française) → Le mot se termine par une voyelle donc on prononcera plus fortement la syllabe CE qui est avant-dernière.
Exemple: lunes (lundi) → Le mot se termine par un S donc on prononcera plus fortement la syllabe LU qui est avant-dernière.
B. Lorsque le mot se termine par les consonnes autres que N et S.
Vous insisterez sur la dernière syllabe.
Exemple: libertad (liberté) → Le mot se termine par la consonne D donc on prononcera plus fortement la syllabe TAD.
Dans les trois exemples cités, l’accent n’est pas marqué car les mots « obéissent » à l’une des deux règles de prononciation.
C. Si l’accent est écrit.
Il s’agit alors d’un mot ayant une accentuation tonique irrégulière. On prononcera donc plus fortement la syllabe accentuée, sans tenir compte des deux règles énoncées ci-dessus.
Exemple: acción (l’action) → Le mot se termine par N: il devrait donc obéir à la première règle et la syllabe AC devrait être prononcée plus fortement.
Cependant, c’est un mot « irrégulier », comme la totalité des mots finissant en IÓN. L’accent montre cette irrégularité et vous indique la syllabe sur laquelle vous devez insister.
Rassurez-vous, vous ne pourrez pas deviner à l’avance si un mot a une accentuation régulière ou pas. Au début, vous vérifierez souvent dans le dictionnaire, ce qui vous permettra de réaliser rapidement qu’il existe des groupes de mots ayant la même terminaison et une accentuation irrégulière, comme les mots finissant en IÓN. Puis, au bout d’un certain temps de pratique, vous sentirez instinctivement quelle syllabe doit être accentuée.
D. Résumons!
L’accent tonique ne peut être placé que sur une voyelle de la dernière ou l’avant-dernière syllabe d’un mot.
Si le mot se termine par une voyelle, par N ou par S, on prononcera plus fortement l’avant-dernière syllabe.
→ Petit « truc » mnémotechnique pour se souvenir de la règle: l’adjectif « avant-dernière » contient plusieurS VOYELLES et la consonne N).
Si le mot se termine par une consonne autre que N ou S, on insistera sur la dernière syllabe.
Si l’accent est écrit, cela signifie que le mot n’obéit à aucune des deux règles.
Et voilà, c’en est fini avec l’accent tonique! J’ai perdu du monde en route? Non? Super!! Allez, on continue avec l’accent grammatical. Vous verrez, c’est beaucoup moins long!
III. L’accent grammatical.
Il a trois fonctions principales:
1)Différencier les adjectifs démonstratifs des pronoms démonstratifs, sachant que le pronom porte l’accent écrit:
Exemple: este hombre (cet homme) – éste (celui-ci)
Exemple: aquella mujer (cette femme) – aquélla (celle-là)
2) Indiquer les formes exclamatives et interrogatives de certains pronoms et adverbes:
Exemple: Donde – ¿Dónde? (où – Où?)
Exemple: Quien – ¿Quién? (qui – Qui?)
Exemple: Cuanto – ¿Cuánto? (combien – Combien?)
3) Différencier la nature grammaticale de certains homonymes, sans changer leur prononciation:
Exemple: el (le = article) – él (lui, il = pronom)
Exemple: solo (seul = adjectif) – sólo (seulement = adverbe)
Les exemples sont nombreux comme vous le verrez dans les leçons consacrées aux pronoms, aux mots interrogatifs et à la conjugaison. Il ne s’agit ici que d’un apéritif léger!
IV. Le tréma et le tilde.
Ce sont les deux derniers éléments d’accentuation qu’il nous reste à voir. Rassurez-vous, on les croise peu ou dans des circonstances très précises!
A. Le tréma.
Le tréma existe aussi en espagnol mais il est très peu utilisé. Vous ne le trouverez que sur la voyelle U, lorsque cette voyelle est située entre la consonne G et les voyelles E ou I.
Exemples: la vergüenza (la honte), la lingüistica (la linguistique)
Il a exactement la même fonction que le tréma en français: il indique que la voyelle avec tréma doit être prononcée distinctement et séparément de la voyelle qui la suit.
On prononcera donc vergüenza [vergouenza] et lingüistica [lingouistica].
S’il n’y a pas de tréma sur le U alors qu’il suit un G et est suivi d’un E ou d’un I, le U est muet.
Exemple: le U du prénom Miguel ne se prononce pas car il n’a pas de tréma.
B. Le tilde.
Le tilde (~) est un symbole en forme de vague qu’on ne trouve qu’au-dessus de la lettre N.
C’est un raccourci sténographique pour rappeler qu’à l’origine, le mot s’écrivait avec deux N.
Exemple: el año (l’année) vient du mot latin annus.
Avec le temps, le Ñ est devenu une lettre à part entière de l’alphabet espagnol.
Le tilde est même tellement typique de l’Espagne qu’il figure dans le logo de l’Instituto Cervantes, institut de langue qui promeut la diffusion de l’espagnol dans le monde!
Voilà, vous connaissez tout sur l’accentuation espagnole à présent! Enfin… presque tout! Il vous manque les trucs et astuces pour trouver les signes et symboles spécifiques à l’espagnol sur votre ordinateur… mais plus pour longtemps! Regardez l’article sur les signes et les symboles espagnols en informatique ici.
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